Le mal logement désigne toutes les situations dans lesquelles une personne vit dans un logement indécent, insalubre, surpeuplé, ou en est totalement privée. Il n’existe pas de définition universelle, mais en France, cette notion s’appuie sur des critères légaux et sociaux.
En France, l’article 6 de la Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 définit, le premier, quels sont les critères attendus d’un logement décent. Parmi eux, la surface minimale habitable, des critères en matière de santé et de sécurité des personnes, et depuis le 1er janvier 2023 un nouveau critère de décence énergétique.
La Fondation pour le logement des défavorisés a largement contribué dans l’apport d’éléments pour définir la notion de mal logement. Selon elle, le mal-logement se traduit notamment au travers de cinq manifestations essentielles :
Pour la première fois en 2025, dans son 30ème rapport sur l’état du mal-logement, la Fondation ajoute une sixième forme de mal-logement : l’inadaptation du logement au handicap.
Le mal logement peut toucher des personnes de tous âges et de toutes origines, mais il frappe particulièrement les personnes sans logement les plus vulnérables et les plus fragiles de la société. Ce sont aujourd’hui plus de 4,1 millions de personnes qui sont considérées comme mal-logées en France, en situation de précarité et 12 millions de personnes touchées de près ou de loin par la crise du logement en France (copropriétés en difficulté, locataires en impayés, surpeuplement modéré, personnes en situation de précarité énergétique ou d’effort financier excessif).
L’INSEE distingue trois grandes catégories de situations dans lesquelles les personnes se trouvent « privées de logement ou de confort » :
Il peut s’agir de personnes :
D’après l’enquête auprès des bénéficiaires de minima sociaux 2018 de la DREES, les bénéficiaires du minimum vieillesse et de l’AAH (Allocation aux Adultes Handicapés) disposent moins souvent d’un logement ordinaire autonome du fait de leur âge, handicap ou problème de santé. Les bénéficiaires du minimum vieillesse sont, par ailleurs, les plus concernés par l’absence de confort sanitaire de base et il devient urgent d’adapter le logement des personnes âgées.
Le 29ème rapport sur l’état du mal-logement de la Fondation Abbé Pierre porte ainsi à plus de 20% de la population française le nombre de personnes sans domicile qui se trouvent actuellement mal-logées ou fragilisées par rapport à la politique logement en France.
Cette situation peut avoir de graves conséquences sur la vie et la santé des personnes qui en sont victimes. Par exemple :
Le mal logement résulte d’un ensemble de facteurs économiques, sociaux et environnementaux :
Depuis le début des années 1960, le poids de la dépense de logement dans l’ensemble des dépenses de consommation des ménages est passé de 11 % à 27,8 % en 2021, soit plus du double. La situation du logement en France est donc de plus en plus préoccupante.
La lutte contre cette situation précaire est un enjeu crucial pour la qualité de vie et la santé des personnes concernées, ainsi que pour favoriser l’inclusion sociale et la cohésion territoriale.
Une approche globale est nécessaire dans la mesure où sont impliqués différents acteurs : les pouvoirs publics, les acteurs associatifs et du logement social, les professionnels de l’immobilier et la société civile. En effet, lutter contre cette situation nécessite à la fois de construire de nouveaux logements, de rénover ou adapter les logements actuels pour de meilleures conditions de vie mais également d’accompagner les personnes en difficulté vers l’accès à un logement décent et de favoriser les liens sociaux.
Cette lutte passe bien évidemment par des politiques publiques fortes qui permettent la création de logements, incitent et favorisent la rénovation des logements précaires. Les pouvoirs publics peuvent par exemple encourager la construction de logements sociaux pour répondre aux besoins des personnes ayant des revenus modestes ou précaires, encadrer le marché de l’immobilier, mettre en place des mesures favorisant la rénovation des passoires énergétiques ou améliorant les normes de sécurité, santé et d’accessibilité.
En 2023, la notion de logement décent rentre dans les critères permettant la location d’un appartement ou une maison.
La lutte contre le mal-logement s’organise également autour des acteurs du logement social, des associations et d’initiatives citoyennes qui apportent des solutions d’aide et un logement d’urgence, un accompagnement auprès des personnes en difficulté afin de soutenir vers l’accès ou le maintien du logement, des initiatives de sensibilisation permettant à chacun d’éveiller chacun aux problématiques rencontrées, de casser les préjugés et de permettre un engagement de la société civile vers plus d’inclusion.
Lutter contre le mal-logement peut également passer par favoriser les modes d’habitat alternatifs, tels que les coopératives d’habitants, l’habitat participatif, l’éco-habitat, l’habitat inclusif, le logement social, les colocations solidaires. Ces habitats peuvent être des alternatives à la fois durables, écologiques et solidaires pour répondre aux besoins de logement tout en limitant les coûts.
Depuis plus de 10 ans, Les Petites Pierres agit concrètement contre le mal logement. Fonds de dotation et plateforme de crowdfunding, Les Petites Pierres soutient et accompagne des projets d’intérêt général agissant sur 5 axes qui aide les personnes mal logées :
En quelques chiffres, Les Petites Pierres a permis le financement de plus de 600 projets solidaires de lutte contre le mal logement, en reversant plus de 8 millions d’euros aux associations. En 2024, selon notre rapport d’impact, ce sont près de 4 400 personnes qui ont été accompagnées pour sortir de situation de grande précarité et de mal logement, grâce aux projets financés sur Les Petites Pierres.
Grâce au financement participatif et à l’engagement de chacun, nous pouvons ensemble démultiplier notre impact et construire un logement digne et durable pour toutes et tous.
Le mal logement n’est pas une fatalité. En soutenant des initiatives locales, en défendant le droit à un logement digne et durable pour tous, et en agissant à tous les niveaux, nous pouvons bâtir une société plus juste, plus solidaire et plus humaine.
Vous aussi, vous pouvez agir à nos côtés !
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Sources :
30ème rapport sur l’état du mal-logement en France de la Fondation pour le logement des défavorisés
Les conditions de logement des bénéficiaires de minima sociaux
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