Mercredi 21 octobre 2020, Solène et Marie de l’équipe Les Petites Pierres ont été invitées par Philippe Bertrand dans les studios publics de France Inter pour une interview dans l’émission Carnets de Campagne.
Ce fut l’occasion de parler de notre plateforme, un fonds de dotation unique spécialisé dans le mal-logement, composé de quatre partenaires : la Fondation Schneider Electric, la Fondation BTP PLUS, la Fondation Somfy et la société Valfidus.
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Retranscription de l’émission Carnets de Campagne, interview de l’association Les Petites Pierres
Philippe Bertrand (P. B.) : « Carnets de campagne, Bonjour. Aujourd’hui, nous allons prendre exceptionnellement de la hauteur. En tous cas, en comparaison avec la Dordogne qui reste le fil rouge de la semaine. Nous allons dans la vallée de l’Arve, en Haute-Savoie, et plus précisément à Cluses, qui est le siège d’une plateforme unique dans son genre : plateforme de financement participatif. Elle s’appelle Les Petites Pierres. Son fonds de dotation est composé par des entreprises partenaires, qui doublent les récoltes réalisées par les campagnes de financement.
Il y a quelques jours, je vous parlais d’une fondation, bien intéressante et très originale, qui s’appelle Les Petites Pierres et dont le site internet est : lespetitespierres.org ; pour représenter Les Petites Pierres, Marie Roy-Triniac et Solène Jacquart. Mesdames bonjour. Marie, responsable de l’identification des projets (sourcing), accompagnement des associations. Solène, cheffe de projet digital et du financement participatif (crowdfunding).
Les Petites Pierres ont été créée en novembre 2013, Marie Roy-Triniac ? »
Marie : « C’est ça, Les Petites Pierres a été créé en 2013 par la Fondation SOMFY, qui est une fondation d’entreprise. La Fondation SOMFY a été rejoint en 2017 par la Fondation Schneider Electric, puis en 2018 par la Fondation BTP + et enfin en 2020 par l’entreprise Valfidus. Ces 4 partenaires font l’alliance de Les Petites Pierres et nous apportent l’abondement que nous pouvons mettre en place pour aider les projets déposés par les associations. »
P. B. : « Concrètement, qu’apportent ces partenaires ? »
Marie : « Ils nous apportent un financement et une validation des projets. »
P. B. : « Ça fait partie de leur cahier des charges ou il y a eu, par SOMFY, un intérêt partagé autour de l’exclusion et en particulier des personnes exclues par le logement (il y a un français sur cinq aujourd’hui qui est concerné par le mal logement : réhabilitation de lieu de vie, mais aussi la construction et la lutte contre l’exclusion)? Solène, les partenaires interviennent à quel titre ? »
Solène : « C’est en fait toutes des fondations d’entreprise, qui se sont investies dans le projet. L’idée, qui a été initiée par SOMFY, était de pouvoir aider un maximum d’association pour contribuer à la lutte contre le mal logement. Pour cela, chaque fondation apporte un abondement à hauteur d’environ 150 000€ par an, pour abonder les projets. Par ce budget, on voit bien que l’action, à un moment donné, est limitée. C’est pour cette raison, que la fondation SOMFY a voulu faire appel à d’autres partenaires, donc qui font partie du même écosystème de l’économie sociale et solidaire, pour pouvoir importer une aide de plus grande ampleur. »
P. B. : « Je regarde les résultats depuis la création en 2013. Plus de 250 projets réalisés. 97% de taux de réussite, donc il y a quand même 3% d’échec. Mais la proportion est grande sur la réussite. 2 800 000€ collectés. 13 500 donateurs. Ce sont les bons chiffres Solène ? »
Solène : « Oui, alors aujourd’hui, on a réussi plus de 350 projets. Et en fait, tous les ans, notre objectif est de pouvoir accompagner davantage d’associations dans la réussite de ces projets. »
P. B. : « Comment vous trouvez les associations ? (Puisque cette aide va directement aux associations). C’est une inscription gratuite sur cette plateforme d’aide, qui va donner une visibilité pendant 3 mois avec un financement participatif sur votre projet à partir du moment où il entre dans le cahier des charges. Ce sont les associations, Marie, qui vous contactent ou vous allez les cherchez ? »
Marie : « Certaines nous contactent directement parce qu’elles ont déposé des projets une fois et puis reviennent, parce que le fonctionnement leur convient. Et puis une grande partie des associations, oui, je vais les chercher par le biais de l’actualité, par le biais de mes recherches Internet, par le biais des associations qui nous sont conseillées par d’autres associations et le tissu local aussi. »
P. B. : « Mais si vous allez les chercher, ça veut dire que vous avez une marge de manœuvre assez grande. Est-ce que vous vous êtes donné quand même un plafond ? C’est-à-dire un certain nombre de projet à gérer ? »
Marie : « Alors en 2019, on a réalisé 90 projets, cette année ça sera à peu près autant. On se fixe aussi un nombre de projet par rapport à l’abondement qu’on a. Avec 600 000€ d’abondement, on peut aller jusqu’à 80, 90 peut-être 95 projets. Tout dépend en fait du montant du projet, puisque les projets ont un budget maximal de 20 000€, donc 20 000€, c’est 10 000€ de dons à trouver par les associations et 10 000€ qui sont abondés. S’il y a des projets à 5 000€ ou des projets à 20 000€, forcément le nombre de projet en dépend. »
P. B. : « Et quand vous dites 10 000€ sur 20 000€ abondés, c’est-à-dire que ce sont les fondations, qui se sont réunies autour de Les Petites Pierres, qui doublent la mise ? »
Marie : « A chaque fois. Chaque euro versé est doublé. »
P. B. : « C’est incroyable ! On n’a jamais vu ça ! »
Marie : « On est la seule en France à faire ce type de projets. »
Solène : « Je dirais même que Les Petites Pierres est innovant dans un premier temps par ce mécanisme financier, mais aussi, justement, par cet écosystème, vous en parliez au début. Finalement c’est assez novateur de voir des fondations d’entreprises, qui peuvent parfois être concurrentes, se retrouver autour d’un sujet de solidarité commun. »
P. B. : « Dans l’économie sociale et solidaire, il y a les associations, les coopératives, les mutuelles, les fondations et puis les entreprises labellisées d’utilité sociale. Il est vrai qu’on reçoit assez peu de fondations, en particulier des fondations d’entreprises. Il y a des fondations privées, des fondations publiques. Les privées sont plus nombreuses. Mais c’est vrai que l’on voit à peine leur tête. Vous, comment vous émergez de ce foisonnement, Solène, avec Les Petites Pierres ? »
Solène : « En fait, les fondations d’entreprises n’ont pas forcément la volonté d’être discrètes, mais la communication n’est pas toujours évidente. Avec le fonds de dotation Les Petites Pierres, on peut permettre de valoriser plus facilement et de donner de la visibilité à ces projets et aux actions plus facilement. Mais les fondations d’entreprise dans l’écosystème des associations sont assez connues. Elles sont, je pense, plus discrètes aux yeux du grand public. »
P. B. : « On essaye de lui donner un petit peu de résonnance, aujourd’hui, avec vous.
Les Petites Pierres, le sous-titre on le trouve sur le site lespetitespierres.org : citation de Confucius : L’homme qui déplace une montagne, commence par déplacer les petites pierres. On pense également au colibri. Si vous nous rejoignez Les Petites Pierres c’est un espace gratuit, une plateforme d’inscription pour les associations qui se battent contre l’exclusion, le mal logement et qui peuvent bénéficier d’une vitrine, d’une aide pendant plusieurs mois, d’un financement participatif qui est doublé par la mise des fondations d’entreprise qui tournent autour de Les Petites Pierres.
Marie Roy-Triniac, l’accompagnement, puisque c’est un terme qui revient régulièrement, vous accompagnez les associations ? C’est-à-dire, vous faites quoi ? »
Marie : « Déjà on les aide à rédiger un projet avant qu’il soit déposé sur la plateforme. Ce projet sera validé par le comité de vérification, qui est représenté par un des membres de chaque fondation. Une fois que le projet est validé, nous on les aide à lancer la campagne et à s’assurer qu’ils vont réussir et arriver au bout du projet. Donc c’est un accompagnement qui peut être quotidien, qui peut être hebdomadaire ou une fois tous les 15 jours en fonction de leur besoin et de leur facilité à communiquer avec l’extérieur. »
P. B. : « Pour être sûr d’être retenu, sélectionné, il faut présenter quelles qualités dans son projet ? »
Marie : « Donc, en fait, il faut déposer un projet qui soit dans la construction, la rénovation, la réhabilitation. On peut aider à des paiements de loyers, à des frais immobiliers, à de l’équipement, à du mobilier. Tout ça pour créer du lien social, pour lutter contre la grande exclusion, lutter contre la précarité énergétique et aller vers l’autonomie. »
P. B. : « Et vous Solène, donc vous faites le suivi, ensuite, de la bonne marche des opérations de financement participatif ? »
Solène : « Exactement, alors j’ai deux casquettes. Je m’occupe en partie du bon fonctionnement du site Internet, qui est l’outil principal qui va permettre aux associations de collecter, donc il faut qu’il soit performant et optimiser. Et d’autre part, j’accompagne aussi comme Marie, les associations dans la réussite de leur projet. Comme le disait Marie, c’est un accompagnement qui est quotidien, c’est un peu du coaching finalement. Pendant 3 mois, on a des relations qui sont privilégiés avec les associations. Vous demandiez concrètement qu’est-ce qu’on fait ? Parfois j’ai l’impression que ce n’est pas énorme, c’est un coup de pouce, c’est de l’écoute, c’est de la motivation avec les porteurs de projet qui sont sur le terrain et qui vont animer leur campagne pendant les 3 mois. »
P. B. : « Je vais donner des exemples de projets qui étaient suivis par Les Petites Pierres, inscrit dans les opérations de financement participatif de Les Petites Pierres. Il y a le kit de première nécessité pour une personne SDF à Mulhouse, il y a l’association dont on avait parlé, Un Toit de Combat à Marseille. En général, ces projets ne demandent pas les mêmes investissements, alors comment vous faites la part des choses ? »
Solène : « En fait, on part toujours du besoin de l’association. Quand l’association vient sur Les Petites Pierres, elle nous présente un budget en fonction d’un besoin qui est très précis. C’est ça qui va guider aussi toute la campagne. »
P. B. : « En moyenne, le plus petit budget et le plus gros, y a une énorme différence entre chaque projet défendu ? »
Solène : « Y a des différences, la moyenne des projets aujourd’hui s’élève à 12 000€ sur les Petites Pierres abondement compris. Mais on accueille aussi bien des projets à 3 000€, s’ils en ont besoin, que des projets à 20 000€ mais 20 000€ c’est le maximum aujourd’hui. »
P. B. : « Il y en a certains qui ont éveillé votre curiosité plus récemment, Marie ? »
Marie : « Beaucoup, beaucoup, parce que certains ont plus de difficulté que d’autres, parce que certains ont besoin d’un accompagnement plus régulier. Du coup ça nous demande une grande connaissance de l’ambassadeur. L’ambassadeur étant le porteur de projet de l’association avec qui on est en relation privilégiée. Effectivement on a accompagné des projets qui avait du mal à décoller, qui avait du mal à boucler. Et en fait pour boucler un projet, il faut atteindre son budget, sinon au bout des 90 jours, les donateurs sont remboursés et les associations n’ont rien. Du coup il faut vraiment aller au bout et parfois à 4 jours de la fin, on est à 75% du budget et donc là il faut trouver des solutions. »
P. B. : « Mais vous dites parler, Marie, avec les responsables des associations, mais comme on est sur une plateforme numérique vous parlez de quelle façon ? Parce que là l’engagement, le premier dépôt de dossier se passe sur le numérique ? »
Marie : « Mais tout de suite on a des contacts téléphoniques donc on est constamment au téléphone avec eux. »
P. B. : « Les Petites Pierres, je rappelle le site : lespetitespierres.org avec cette possibilité de changer, modifier au fur et à mesure les choses et de lutter contre le mal logement et l’exclusion sociale. Merci mesdames. »
Marie et Solène : « Merci beaucoup. »
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