L’augmentation constante du prix de l’électricité a un impact direct sur le quotidien de nombreux foyers. Cette dynamique renforce la précarité énergétique, en rendant difficile l’accès à des usages essentiels (chauffage, lumière, électroménager). Pour Les Petites Pierres, il est fondamental de montrer comment cette hausse du prix de l’électricité se traduit concrètement dans la vie des ménages, quel que soit leur profil, et quelles réponses peuvent être envisagées.
La hausse généralisée des coûts de l’énergie en Europe pèse sur les marchés électriques. La France, bien que majoritairement productrice d’électricité nucléaire, reste en partie indexée sur le marché européen, où les prix du gaz influent sur la production électrique. En effet, une part non négligeable de l’électricité est produite via des centrales thermiques à gaz lorsqu’il y a des pointes de demande, ce qui renchérit les coûts globaux du MWh (mégawattheure).
Par ailleurs, des tensions géopolitiques, la réduction des livraisons de gaz russe, les investissements dans la transition énergétique, le coût des réseaux, des infrastructures et la spéculation sur le marché européen exercent une pression à la hausse sur les tarifs.
Les tarifs réglementés d’électricité sont révisés périodiquement, notamment sur proposition de la CRE (Commission de régulation de l’énergie). Le tarifaire évolue selon les conditions de marché, les coûts d’approvisionnement, et parfois les contraintes politiques. En août 2023, par exemple, le coût du kWh pour un contrat simple (6 à 9 kVA) est passé de 17,4 c€/kWh en août 2022 à 22,76 c€/kWh, soit environ + 30 % en une année, malgré le maintien d’un bouclier tarifaire.
Le gouvernement avait limité la hausse des prix du gaz et de l’électricité à 15 % pour 2023, mais cette mesure a été contestée et considérée comme un palliatif coûteux aux effets limités. La taxe sur l’électricité, qui élevait le coût des factures pour certains foyers, reste également un facteur à prendre en compte.
À la fin du dispositif de bouclier tarifaire, la pression sur les fournisseurs et les usagers pourrait encore s’accentuer. Cette situation inquiète particulièrement les foyers particuliers et les publics vulnérables qui dépendent de dispositifs publics d’aide pour réduire leurs dépenses énergétiques.
La précarité énergétique désigne la situation de ceux qui dépensent une part disproportionnée de leur revenu pour l’énergie (chauffage, éclairage, etc.).
Selon le 30ᵉ rapport de la Fondation pour le Logement des Défavorisés, la précarité énergétique touche désormais près de 12 millions de personnes en France, soit 5,6 millions de ménages, représentant 18 % de la population française. Alors qu’en 2022, selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), c’était 6 millions de personnes (environ 10–11 % des ménages) qui étaient en situation de précarité énergétique, soit un quasi-doublement en seulement trois ans.
Cette situation illustre la fragilité croissante des ménages face à la hausse du prix de l’électricité et du gaz, malgré les dispositifs publics de soutien.
Ainsi, la Fondation pour le Logement des Défavorisés indique dans sa dernière étude que 30 % des ménages ont souffert du froid dans leur logement en 2024, contre 14 % en 2020. Cette proportion pourrait s’aggraver à mesure que les factures augmentent.
La hausse du prix d’électricité entraîne des factures plus élevées pour tous les consommateurs, mais l’impact est particulièrement lourd pour les foyers modestes. En 2022, les interventions pour impayés en électricité ont augmenté de 9 %, soit près de 767 000 cas d’interventions (coupures ou réductions de puissance).
Les ménages pauvres ou à revenus modestes sont ceux dont le budget est le plus vulnérable face à ces coûts supplémentaires. Pour eux, l’augmentation du prix de l’électricité peut signifier la renonciation à certains usages énergétiques ou la réduction drastique du chauffage.
L’impact de la hausse du prix de l’électricité n’est pas le même selon les catégories socio-économiques :
Les foyers très modestes doivent déjà arbitrer entre besoins essentiels (alimentation, santé) et énergie.
Les nouveaux ménages précaires (par exemple jeunes, travailleurs précaires) peuvent basculer rapidement dans l’impayé.
Les ménages ruraux ou vivant dans de logements mal isolés supportent des coûts davantage sensibles à la consommation excessive.
Les contrats énergétiques (tarifs fixes ou indexés) jouent aussi : un contrat fixé à un tarif faible protège mieux contre les hausses, tandis qu’un contrat indexé sur le marché expose davantage aux variations.
Toutes ces conséquences aggravent les risques de la précarité énergétique.
Quand les tarifs d’électricité deviennent trop chers, les foyers restreignent leur consommation, réduisant le chauffage, l’éclairage ou l’usage d’appareils électriques. Cela entraîne des logements froids, mal éclairés, moins adaptés aux besoins.
Des conditions de vie dégradées favorisent le développement de pathologies respiratoires (humidité, moisissures) ou circulatoires (froid).
Le stress financier et les difficultés à maintenir un niveau de confort minimum peuvent provoquer de l’anxiété ou de la dépression.
L’exclusion sociale peut aussi s’accentuer, quand un ménage ne peut inviter, utiliser les technologies de base, ou se chauffer correctement. Par exemple, certains préfèrent souffrir du froid plutôt que d’engager un impayé, par peur de procédure ou de stigmatisation.
MaPrimeRénov’ : subventions pour la rénovation énergétique (isolation, systèmes de chauffage performants).
Chèque énergie : aide directe aux ménages modestes pour payer les factures d’énergie.
D’autres dispositifs publics visent à alléger la charge, mais leur pérennité et leur ampleur seront déterminantes dans un contexte de hausse générale des tarifs d’électricité.
Appareils plus efficients (pompes à chaleur, chaudières à haute performance).
Systèmes de gestion intelligente de la consommation (programmation pour les heures creuses).
Autoproduction (panneaux solaires, petits systèmes électriques domestiques) pour réduire la base de consommation achetée au réseau.
Ces innovations peuvent permettre aux ménages de limiter leur dépendance aux fournisseurs classiques et donc de résister aux évolutions tarifaires.
Les associations jouent un rôle pivot : accompagnement, médiation énergétique, aide à la rénovation, information, soutien psychologique. Elles peuvent aussi relayer les dispositifs publics et aider les particuliers à monter des dossiers de subventions.
Les Petites Pierres soutient activement des associations œuvrant contre la précarité énergétique en finançant des projets concrets visant à améliorer le confort thermique des ménages vulnérables. Ces initiatives incluent des travaux de rénovation énergétique, l’installation d’équipements économes en énergie et des actions de sensibilisation aux économies d’énergie.
En soutenant les projets présentés sur la plateforme, vous contribuez directement à la lutte contre la précarité énergétique. Chaque don permet de financer des actions concrètes qui améliorent les conditions de vie des ménages en difficulté. Vous pouvez également partager ces initiatives autour de vous pour élargir le soutien apporté.
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