Quel est notre projet ?
Une vie heureuse en Arménie
Levon et Lala sont arméniens, originaires d’Etchmiadzin, à une vingtaine de kilomètres d'Erevan, la capitale, où ils vivaient aisément avec leurs deux enfants (une fille et un garçon), elle professeure de mathématiques et lui comptable.
En 2018, après le changement de gouvernement, leur vie bascule. Les prises de position de Lala, dans une affaire où il est question de corruption, lui attirent des ennuis. Comme elle l'explique elle-même, la vie démocratique en Arménie ne ressemble pas, vue de l'intérieur, à ce qu'elle paraît être vue de l'extérieur. Inquiétée par la police, et bientôt menacée, et ce à plusieurs reprises, la famille doit se résoudre à quitter le pays, clandestinement.
Ils trouvent un passeur qui les véhicule jusqu’au Havre où ils arrivent le 6 octobre 2019. Aucun des quatre ne parle le français, ils ont tout perdu, ils vont devoir recommencer une nouvelle vie dans un environnement inconnu, loin de leurs origines, de leur famille et de leurs amis.
Arrivée en France
Au Havre, ils sont logés au jour le jour en appelant le 115. Aidés par une Arménienne, ils rejoignent Rouen où ils déposent une demande d’hébergement à France Terre d’Asile. Ils sont alors orientés vers le Cada (Centre d’accueil des demandeurs d’asile) de Dieppe qui les accueille le 17 décembre 2019.
Là, ils s’adaptent tant bien que mal. Ils prennent des cours de français intensifs. Ils s'efforcent de nouer des contacts, malgré le confinement (Lala s’engage comme bénévole au vestiaire de la Croix-rouge). Les enfants sont inscrits au collège en 6e pour le garçon et en 5e pour la fille. Ils suivent les cours assidûment à partir du 15 janvier 2020, et s'intègrent eux aussi, malgré le confinement et les cours en « distanciel ».
Le sort s'acharne
En mars 2020 leur demande d’asile à l’OFPRA est refusée ainsi que leur recours à la CNDA. Par voie de conséquence, l’obligation de quitter le Cada de Dieppe leur est signifiée. Ils tentent un recours auprès du tribunal administratif le 30 juin 2021 pour garder le logement du Cada mais le refus qui s’ensuit est accompagné d’un ordre de quitter les lieux dans le mois qui suit. Le 5 août, trois policiers débarquent chez eux, comme un triste rappel de ce qu'ils ont vécu en Arménie. La famille doit quitter le logement. Les enfants, en particulier, sont traumatisés.
Nous ne supportons pas l’idée de les voir à la rue et l’association se mobilise pour leur éviter à tout prix ce nouveau malheur.
Espoir d'une solution
Une adhérente d’Un toit pour tous – Dieppe les accueille généreusement dans sa maison à partir du 12 août. Ils y demeurent quelques jours mais la situation ne peut pas s’éterniser. Grâce à l’un de ses adhérents l'association est mise en relation avec un propriétaire qui accepte de louer un F2 à un prix d’ami.
(Mais l'appartement est très petit, et cette solution ne sera pas viable très longtemps surtout avec la reprise des cours au collège.)
Même à prix réduit, nos finances ne nous permettent pas actuellement la location d'un nouvel appartement et nous faisons appel à votre générosité par l'intermédiaire des Petites Pierres pour pouvoir offrir un toit à cette famille.
Leurs projets
Levon : Détenteur d'un diplôme d'ingénieur en génie électrique, il souhaite suivre une formation équivalente en France qui lui permettrait de mettre ses compétences au service d'une entreprise ou d'une collectivité territoriale. Il est passionné par le jeu d'échecs et s'est bien défendu en classe A lors du 17e Festival national de Dieppe qui s'est tenu du 21 au 28 août 2021.
Il est sérieux, méticuleux et travailleur.
Lala : Diplômée d'études supérieures en mathématiques (elle a fait 10 ans d’études universitaires), elle aimerait mettre à profit ses larges compétences dans un emploi en France. Elle parle déjà très bien le français.
Elle est active et déjà bien intégrée alors qu’elle vit depuis peu dans notre ville.. Elle suit de près le travail scolaire de ses enfants.
Les enfants: Brillants élèves, ils font l’étonnement de leurs professeurs. Après un an et demi seulement de présence en France, ils s’expriment tous les deux couramment dans notre langue, sans aucun accent. La fille souhaite devenir interprète : elle parle russe et a obtenu 20 de moyenne sur l’année en anglais en classe de 4e. Elle excelle aussi en mathématiques.
Tous les deux se sont fait des amis français et ont trouvé leur place parmi leurs camarades malgré les difficultés d’adaptation de départ.
Ces enfants qui réussissent si bien dans leurs études ont de l’avenir parmi nous, et sont l'avenir de notre pays (comme l'a souligné Benoit Hamon, responsable de L'ONG Singa, dans un récent entretien au journal Le Monde).
À quoi va servir l’argent collecté ?
Nous voudrions héberger cette famille pendant deux ans et pour l’appartement qu’ils occupent il nous faut collecter de quoi payer 500 € par mois (voir budget joint). Les frais d’électricité, de gaz et d’eau devront être contrôlés de près et la famille s’engage à réduire au strict minimum sa consommation d’énergie.
La somme que nous visons sur cette campagne des Petites Pierres est donc de 12000 € qui correspondent à 24 mois de loyer.
Pour obtenir un appartement plus spacieux, avec trois chambres, le couple envisage de faire appel à un cercle d’amis qui sont prêts à participer aux dépenses à hauteur de 300 € par mois mais cela reste un projet à réaliser à plus ou moins long terme. Il est sûr que cela serait l’idéal car les enfants n’espèrent qu’une chose : avoir chacun sa propre chambre pour étudier sereinement car ce sont des élèves très sérieux et très motivés.
En attendant, offrons leur un toit pour qu'ils ne se retrouvent pas dans la rue !
Qui sommes-nous ?
Un toit pour tous – Dieppe est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général. Elle a été créée en octobre 2014 pour loger dans l’urgence une famille de six personnes et actuellement, elle héberge six familles, soit onze adultes et dix-sept enfants. Elle n’est composée que de bénévoles, toutes ses ressources sont utilisées pour loger les familles.
L’association paie les loyers et les charges grâce aux dons mensuels auxquels se sont engagés près de quatre-vingts adhérents, aux dons de donateurs occasionnels et aux bénéfices des ventes lors de vide-greniers et de manifestations caritatives. Mais c’est surtout grâce au soutien des Petites Pierres, de la Fondation de France, de la Fondation Caritas et de la Fondation Abbé Pierre qu’Un toit pour tous – Dieppe a pu mener à bien sa mission jusqu’à maintenant.