En France, le mal-logement ne se limite pas aux situations de précarité visibles. Il se cache aussi derrière les murs de logements anciens et mal isolés, que l’on appelle communément les passoires thermiques. Ces logements, véritables gouffres énergétiques, sont au cœur de nombreuses préoccupations environnementales, sociales et économiques.
Une passoire thermique désigne un logement dont l’isolation est si mauvaise que la consommation énergétique liée au chauffage (ou à la climatisation) devient excessive. Ces logements sont classés F ou G dans le diagnostic de performance énergétique (DPE), une échelle qui va de A (très performant) à G (très énergivore).
En clair, ces habitations sont très difficiles à chauffer correctement en hiver ou à rafraîchir l’été (bouilloire thermique). Les pertes de chaleur par les murs, les toitures, les fenêtres ou les planchers sont telles que les occupants doivent consommer énormément d’énergie pour un confort souvent très relatif.
Au 1er janvier 2024, la France compte 30,6 millions de résidences principales.
Le parc locatif privé est lui, constitué à 70 % d’appartements, contre 45 % dans l’ensemble des résidences principales.
Les passoires sont plus fréquentes au sein des maisons individuelles (19 % soit 468 000 logements) qu’au sein des appartements (15 % soit 835 000 logements). Pour les appartements, le taux de passoires énergétiques est un peu plus élevé dans les immeubles en monopropriété (16 % soit 295 000 logements) qu’en copropriétés (14 % soit 540 000 logements).
Un DPE de classe F désigne les logements dont la consommation d’énergie primaire se situe entre 330 et 420 kWh/m² ou dont les émissions de CO2 s’élèvent entre 70 et 100 kg CO2 équivalent par mètre carré et par an.
Les émissions de gaz à effet de serre liées à ces logements représentent une part importante de l’empreinte carbone du secteur du bâtiment, qui est responsable d’environ 25 % des émissions de CO₂ en France.
Sources :
Les passoires thermiques ne sont pas seulement un problème technique, elles sont aussi un véritable marqueur d’inégalité sociale. Ce sont souvent les ménages les plus vulnérables qui vivent dans ces logements, exposés à la précarité énergétique. Ils dépensent une part démesurée de leurs revenus pour se chauffer, avec des conséquences graves sur leur santé et leur qualité de vie (humidité, moisissures, inconfort thermique, etc.).
D’un point de vue environnemental, le gaspillage d’énergie contribue directement au réchauffement climatique. Isoler un logement, c’est donc aussi réduire notre dépendance aux énergies fossiles et protéger notre planète.
Si vos factures représentent plus de 8 % de vos revenus, il est fortement conseillé d’agir immédiatement ! Il est probable que vous résidiez dans un logement énergétiquement inefficient. Ce type de logement consomme énormément d’énergie, entraînant des coûts élevés pour le chauffage en hiver et, potentiellement, pour la climatisation en été.
Ce problème découle essentiellement d’une isolation insuffisante. Les pertes de chaleur, qui se produisent surtout au niveau du toit (30 %) et des murs (20 %), en sont les principales responsables. En d’autres termes, vous chauffez sans véritable bénéfice et augmentez vos factures de manière inutile !
Pratique et informatif, le diagnostic de performance énergétique vous permet de vérifier si votre logement appartient à la catégorie des passoires thermiques. Il permet également d’évaluer la consommation énergétique estimée ainsi que les émissions de gaz à effet de serre d’une habitation.
Peu importe combien vous chauffez votre maison, vous ne parvenez toujours pas à atteindre le confort désiré. C’est là une conséquence particulièrement désagréable des passoires thermiques. En chauffant excessivement pour compenser votre isolation déficiente, vous n’arrivez jamais à obtenir une température uniforme dans les différentes pièces.
Si votre logement est principalement équipé de convecteurs électriques, communément appelés « grilles-pain », vous êtes certainement familier avec ce problème ! L’air y est sec et la chaleur varie d’une pièce à l’autre, sans oublier les courants d’air désagréables. En résumé, vous ressentez une sensation de froid au quotidien, ce qui est loin d’être idéal.
L’humidité est l’une des principales conséquences des passoires thermiques, souvent indicative d’une isolation insuffisante et facilement détectable. Voici quelques signes révélateurs :
Si vous reconnaissez plusieurs de ces symptômes, il est clair que vous êtes confronté à un problème d’humidité dans votre logement.
Face à cette urgence, plusieurs leviers existent :
La rénovation globale est la solution la plus efficace : isolation des murs, toitures et planchers, remplacement des fenêtres, modernisation du système de chauffage. Bien que coûteuse, elle permet des économies durables sur les factures d’énergie et améliore considérablement le confort.
L’État français propose plusieurs dispositifs pour soutenir les ménages dans leur démarche :
MaPrimeRénov’ : une aide accessible à tous, avec des montants plus élevés pour les foyers modestes.
Éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) : un prêt sans intérêts pour financer les travaux.
Certificats d’économie d’énergie (CEE) : des aides versées par les fournisseurs d’énergie.
Des aides locales peuvent également compléter le financement.
Les associations, fondations et projets solidaires comme Les Petites Pierres jouent un rôle clé dans l’accompagnement des ménages précaires. En soutenant des projets de rénovation énergétique solidaires, nous contribuons à améliorer les conditions de vie et à réduire l’empreinte écologique du logement.
Sortir les passoires thermiques du paysage immobilier français est un objectif à la fois ambitieux et indispensable. Cela demande la mobilisation de tous : pouvoirs publics, bailleurs sociaux, propriétaires, citoyens et acteurs associatifs.
Soutenez un projet associatif qui lutte contre la précarité énergétique en France actuellement en ligne sur la plateforme Les Petites Pierres.
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